Page d'accueil
 

 

recherche catalogue
 

Les titres par année de parution


La Stratégie de l’énigme
Format : 12,5 x 21,5 cm
Nombre de pages : 88
Prix : 17 €
Date de parution : 2006
ISBN : 9782718607139




La Stratégie de l’énigme

PRÉSENTATION

« Autant qu’une des grandes œuvres de la peinture, La Flagellation du Christ, de Piero della Francesca, est un réseau de problèmes qu’historiens et critiques ont bien du mal à résoudre. La plupart de ses éléments sont autant d’énigmes qui ne cessent pas de diviser les commentateurs. Mais ne faut-il pas remarquer qu’un avantage résulte de ce suspens de la signification ? Moins sa raison d’être est comprise et plus une figure retient l’esprit à ses aspects simplement visuels, ce qui, au plan du tableau, incite à la perception de rapports de forme et couleur pris cette fois en eux-mêmes.
Or de tels rapports avaient pour Piero beaucoup de sens pour une expérience de nature ontologique : offrant à l’être de finitude la possibilité d’entreprendre par le truchement de la forme architecturale une expérience directe de participation à l’unité. En un temps où le souci du divin cherchait de toutes parts à aller plus droit vers son objet, peut-être n’est-il donc pas absurde de prêter au peintre de La Flagellation, lequel semble prendre plaisir à décourager dans cette œuvre le déchiffrement de beaucoup de ses signifiants, ce que l’on pourrait appeler une “stratégie de l’énigme”, destinée à doubler l’intention apparente du tableau d’une pensée sur le pouvoir de l’architecture.
Vécues comme élaboration musicale des formes mais aussi des couleurs – à la façon de la façade d’église évoquée dans une des fresques de Saint-François d’Arezzo –, l’architecture et la planification conséquente des villes peuvent contribuer au salut dans le lieu même où l’on vit, lequel en acquiert donc, quel qu’il soit, autant de valeur en puissance que ceux qu’a investis le passé de la religion. Piero concevant sa Flagellation a-t-il mission d’inciter à une croisade pour délivrer Constantinople des Turcs ? Il fait certainement allusion à ce projet politique, mais par en dessous il pourrait bien suggérer aux princes qui se préparent à cette tâche coûteuse de commencer par bâtir ici : pour accueillir ici, dans une architecture faite musique, le plein midi d’un divin médiatisé par l’Intelligible. N’y a-t-il pas en Italie, et à Urbino en particulier, des artistes capables de travailler à ce grand dessein ? »
           Y. B.

© Éditions Galilée
Site édité avec le concours du Centre national du livre
www.culture.fr/

Un site SITEDIT