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Les titres par année de parution


Le Toucher, Jean-Luc Nancy
Format : 21,5 x 23 cm
Nombre de pages : 408
Prix : 44 €
Date de parution : 2000
ISBN : 9782718605159




Le Toucher, Jean-Luc Nancy

5 dessins originaux de Simon Hantaï, dont un frontispice

PRÉSENTATION

Le toucher, certes, mais qui ou quoi ? Toucher quelqu’un ou toucher quelque chose ? ou encore aborder le toucher, la question du toucher ?
Qui d’abord, singulièrement : j’ai voulu esquisser un premier mouvement pour saluer quelqu’un, le saluer, lui, Jean-Luc Nancy. Quelqu’un qui pense et qui écrit aujourd’hui comme pas un. Et pour ainsi le saluer sans manquer au tact – le toucher sans le toucher –, j’ai risqué le geste toujours elliptique du salut, certes, un appel retenu, inachevé, inhibé. Timide. Qui ne cherche pas trop à s’approcher, à s’imposer, encore moins à s’approprier. Je me contente en vérité d’inviter les autres à la lecture. À l’avenir on n’en finira plus, je le présume, de le lire et de penser, de compter aussi, avec lui. Mais à chacun son expérience, et sa contingence, là même où, ce sont ses mots, les voix se partagent.
Quoi aussi 
: j’ai voulu esquisser un premier mouvement pour saluer ce que Nancy pense et écrit aujourd’hui, depuis trente ans. Pour le faire de façon certes contingente, là où il se trouve que je me trouve à le lire, depuis longtemps comme si je venais de commencer, mais de façon aussi pertinente que possible, là où les valeurs de contingence et de pertinence se rappellent encore à nous comme figures du toucher.
Car si je ne suis pas le seul à le croire, loin de là, je voudrais néanmoins démontrer, dans ce qui reste une modeste introduction, que cette œuvre est un grand événement, et donne un des exemples majeurs de ce temps : une pensée hyperbolique et probe à la fois, exigeante jusqu’à la dernière extrémité, exacte, en un mot, selon un autre sens de l’exactitude qu’il aura su signer, devant lequel il se sera engagé, lui, Jean-Luc Nancy.
Comment approcher ce “corpus” de pensée, d’écriture et de signature, quand, de son côté, si je puis dire, tout sans réserve se met en jeu, corps et âme, et jusqu’au cœur ? Il a fallu faire deux choix, ou plutôt les laisser s’imposer.
D’abord une composition hétérogène. D’aucuns la jugeront, s’ils tiennent à ces catégories, baroque ou romantique (philosophie qui ne renonce jamais à rien + histoire canonique de la philosophie + projet de système + table des catégories – mais aussi fiction + phantasme + narration + biographie + parenthèses + digressions + confidences + correspondance privée + projets + promesses non tenues).
Ensuite un thème unificateur, une problématique ou une aporie, un lexique ou une rhétorique. Titre, alors : le toucher. Qu’est-ce que le toucher ? Le meilleur fil directeur, le plus économique, pour re-commencer à lire Nancy aujourd’hui, de façon à la fois diachronique et synchronique, ce serait, me semble-t-il, de suivre sa “question du toucher”. Elle se déploie jusqu’à tout envahir, parasiter, surdéterminer, au fil des années. Elle touche à tout. Après un recours à la fois insistant et furtif à des figures tactiles, à une rhétorique du toucher qui mérite une analyse appropriée (d’où vient et que signifie sa fatalité ?), une méditation en vient, depuis quelques années, à thématiser ce “sens”, le toucher, ce qu’il nous enseigne et assigne quant à la sensibilité, au sentiment, au sentir, au se-sentir comme se-toucher (mais “se toucher-toi”, dit-il), et aussi, par là même, quant au sens du sens et au sens du monde, comme de la “pensée finie” en général. Assignation sans limite, donc. L’assignation même, la loi. Mais une double loi : il faut toucher, il ne faut pas toucher. Et la prescription de ce qu’il surnomme l’ex-crit. Cela touche, il le dit, à la limite.
Au passage, les plus puissantes pensées canoniques du toucher, depuis le De anima d’Aristote, se trouveraient à la fois provoquées, visées et renouvelées. Touchées et retouchées.

SOMMAIRE

« Quand nos yeux touchent »
Première partie : Ceci est – de l’autre
Psyché
Espacements
Ceci est mon corps
L’intouchable ou le vœu d’abstinence
Tendre
Rien à voir, « il n’y a pas “le” toucher »
Deuxième partie : Histoires exemplaires de la « chair »
Tangente I
Tangente II
Tangente III
Tangente IV
Tangente V
Troisième partie : Ponctuations : « et toi. »
« Se toucher toi »
« Et à toi. » l’incalculable
Salve

© Éditions Galilée
Site édité avec le concours du Centre national du livre
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