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Format : 13,5 x 21,5 cm
Nombre de pages : 240
Prix : 23 €
Date de parution : 1989
ISBN : 9782718603568
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La Parole donnée
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PRÉSENTATION
« Hypothèse : le nom propre ne serait pas une simple marque conventionnelle, mais, dans le langage, le nom de la singularité du langage. Chaque fois que le nom propre apparaît, et ce n’est pas toujours sous l’apparence de ce qu’on appelle par convention un nom propre, le langage, ce système de signes arbitraires, devient autre. Il devient lui-même singulier. On ne vérifie donc pas l’hypothèse : on fait plutôt l’expérience du langage. Comment penser le nom s’il comporte une expérience du langage ? La question se trouve au cœur de ce livre. Quatre penseurs allemands l’ont posée : Adorno, Benjamin, Heidegger et Rosenzweig. Leur pensée, qui est une pensée du langage et qui se laisse traverser par lui, forme une constellation. Elle y configure le nom.
Le livre se compose de quatre textes. À chaque reprise, un fil conducteur différent (le chemin, la traduction, la mélancolie et l’apparition) lie ou relie la pensée au nom, c’est-à-dire à ce qui en elle joue un rôle déterminant. Ouvertement ou secrètement, le nom organise le discours des quatre penseurs.
Ce qui s’esquisse alors, c’est peut-être une pensée du langage comme parole donnée. Mémoire et promesse : de l’autre et pour l’autre. Mais il s’agit aussi de penser ce qui arrive au langage avec un nom qui, par sa singularité et son altérité, semble ruiner la possibilité même de toute singularité et de tout rapport à l’autre. Le nom d’“Auschwitz” signifie, s’il signifie quelque chose, une césure. Adorno n’a pas cessé de le souligner et il a soulevé sans le poser le problème du privilège accordé à un seul nom (au nom modèle). Dans la constellation de la mémoire et de la promesse du langage, prononcé ou tu, le nom d’“Auschwitz” vient se situer avec une symétrie terrifiante à l’opposé du nom que les uns qualifient de sacré et les autres de divin. C’est ce qui fait le pathos de la constellation. Elle reste une chance et nous livre au danger de la méconnaissance toujours pathétique et sentencieuse. »
A. G. D.
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