|
Format : 15 x 24 cm Nombre de pages : 304
Prix : 34 € Date de parution : 1995
ISBN : 9782718604336
|
|
|
|
|
|
|
Le Tain du miroir
Derrida et la philosophie de la réflexion
Traduit de l’américain par Marc Froment-Meurice |
|
PRÉSENTATION
Au départ, un engagement : pour la rigueur, pour – la philosophie. Un risque, aussi : lire Derrida comme philosophe, ce sera aller contre tout un courant qui prend, surtout outre-Atlantique, la « déconstruction » pour sésame de la critique littéraire. Et, philosophiquement, chacun croit le savoir, « littérature » est une injure : sérieux, s’abstenir ! Gasché joue au contraire la carte du sérieux. Il montre d’où vient la méprise : de ce qu’on confond déconstruction et réflexivité. Or, s’il n’y a pas de réflexivité chez Derrida, ce n’est pas par un phantasme d’immédiateté, mais parce que son travail met en question l’impensé de la réflexion : le tain du miroir, cette surface terne sans laquelle ni la réflexion ni la spéculation ne seraient possibles, mais qui reste en même temps leur tache aveugle. Lire ainsi Derrida, c’est se confronter à toute la tradition de la pensée occidentale, comme à une nécessité. Mais le respect des exigences philosophiques se double ici d’une enquête sur leurs limites internes. La déconstruction se soutient d’une construction radicale, à la limite du système, celle de concepts quasi synthétiques, que Gasché nomme ici infrastructures. Ce sont elles qui rendent compte, dans une économie générale, des conditions de possibilité et d’impossibilité des philosophèmes de base. C’est à mettre en lumière ces infrastructures, sans pour autant en faire le dernier mot ou le « signifié transcendantal » de la pensée derridienne, que se voue cette recherche, à la fois audacieuse et profondément classique.
|
|