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Format : 15 x 24 cm Nombre de pages : 280
Prix : 30 € Date de parution : 2006
ISBN : 9782718607252
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Le Silence des prophètes
La falsification des Écritures et le destin de la modernité
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PRÉSENTATION
« Au cœur des trois monothéismes, le discours prophétique surgit comme une parole de violence, un hurlement qui annonce le malheur, une lamentation qui fonde et tout à la fois menace l’autorité des Écritures. La figure du prophète joue un rôle central dans l’établissement des religions du Livre. Il est un messager, un médiateur, un interprète : un envoyé de Dieu, qui représente à lui seul la possibilité d’une révélation divine. Le prophète est donc à la source ou au fondement de toute religion révélée, mais, en même temps, il accuse tout représentant du pouvoir de n’avoir pas écouté la vraie parole de Dieu, donc d’abuser du pouvoir, et, en ce sens, il menace l’autorité des religions instituées. D’où la nécessité de le mettre au silence, de l’exiler, voire de le tuer. En lui-même, le prophète révèle la crise des fondements de toute institution sociale et dévoile cet état de ruines sur lesquelles vont s’élaborer une nouvelle définition du religieux et de nouveaux rapports entre religion et société. Le “rationalisme des grandes prophéties”, comme l’écrit Max Weber, est le lieu critique du discours, où le christianisme naissant fonde sa théologie de l’incarnation, d’un Verbe ou d’une Parole révélée sans intermédiaire ni médiation. Mais il est aussi le lieu d’émergence d’un certain criticisme, qui ouvre l’horizon d’une histoire de la modernité. Il s’agira ici non seulement de reconstituer la formation du discours prophétique parmi les trois monothéismes, mais encore de soumettre ce discours aux enjeux critiques de la modernité, portés par Spinoza et Freud lorsqu’ils avancent l’un et l’autre l’idée d’une falsification des Écritures. Le premier, en instaurant une méthode d’interprétation pour renverser l’idéologie religieuse d’une tradition des Écritures, et le second, en développant une réflexion sur le meurtre de Moïse, son refoulement par la tradition et l’annonce de son retour par la rébellion des prophètes. Mais là où Spinoza élabore une “déconstruction du Pentateuque”, Freud inscrit les “conditions d’un retour du refoulé”. Deux discours critiques de la modernité qui permettront d’en situer le destin au sein des religions du Livre. » S. M.
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