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Les titres par année de parution


Mécréance et Discrédit 3
Format : 15 x 24 cm
Nombre de pages : 144
Prix : 22 €
Date de parution : 2006
ISBN : 9782718607153




Mécréance et Discrédit 3
L’esprit perdu du capitalisme


PRÉSENTATION

La société souffre aujourd’hui de la consommation. Elle le sait, ou elle le sent. Et plus elle le sait – ou le sent –, et plus elle consomme. Ce cercle vicieux est un cercle addictif, typique du capitalisme hyperindustriel. Il engendre mécréance et discrédit, perte d’individuation psychique et collective, désaffection et désaffectation des individus. Comment en sortir ?
Parvenu au stade où la toxine crée plus de souffrance que de soulagement – étant devenue un système de dépendance sans issue, puisque l’augmentation des doses conduit à la diminution de leurs effets –, le toxicomane 1) voudrait se désintoxiquer, ayant identifié et éprouvé les conséquences de l’intoxication comme telle, et cependant 2) ne peut pas et ne veut pas actuellement cesser de consommer le poison. Comment faire pour que ce toxicomane en souffrance, c’est-à-dire en puissance de se réindividuer, et qui voudrait se désintoxiquer, c’est-à-dire cesser de se désindividuer, trouve le courage de passer à l’acte ?
Telle est la question politique comme procédure thérapeutique – entendons par là : comme dispositif de soins, cura, mélétè, therapeuma, souci de soi entendu comme gouvernement de soi et des autres (Michel Foucault), bref, otium, et otium du peuple, s’il est vrai que le demos est à la fois malade et puissant d’une doxa (d’une opinion publique) toxique, mais aussi tonique de toutes ses possibilités de passer à l’acte (comme le montre Maurice Blanchot dans L’Entretien infini).
Intoxiqué, le capitalisme est aujourd’hui ce qui doit être défendu (contre lui-même) et non ce qui doit être combattu : il faut l’empêcher de très mal finir, et trouver la voie pour que cette époque de l’individuation se poursuive et finisse bien : conduise à autre chose.
Une nouvelle société industrielle doit être pensée, selon un autre modèle industriel, qui repose sur une socialisation des technologies issues de la grammatisation, que Platon appelait déjà des pharmaka – à la fois poisons et remèdes. Il n’y aura un avenir de la société industrielle que dans la mesure où celle-ci saura cultiver à nouveau un otium du peuple comme sublimation : que dans la mesure où elle saura se constituer en une nouvelle économie libidinale qui ne peut être qu’une écologie libidinale des pharmaka de notre temps.
Le fait, c’est la désublimation. Et le problème, c’est ce que le processus d’individuation psychique et collective suppose de sublimation étayant le surmoi nécessité lui-même par ce que j’appelle l’être en défaut, et qui ne peut faire lui-même défaut sans que la barbarie ne règne – car c’est alors que, comme l’a écrit Sigmund Freud dans L’Avenir d’une illusion, “les créations de l’homme sont aisées à détruire et [que] la science et la technique qui les ont édifiées peuvent aussi servir à leur anéantissement”. »

B. S.

SOMMAIRE

 Introduction
 I. SOCIOPATHOLOGIE DE 1968
 II. L'AUTOMATISATION DU SURMOI et le passage du désir en tant que détournement originel de l'énergie libidinale
 Conclusion

© Éditions Galilée
Site édité avec le concours du Centre national du livre
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