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Les titres par année de parution


Et le peintre
Format : 21 x 22,5 cm
Nombre de pages : 432
Prix : 38 €
Date de parution : 2004
ISBN : 9782718606316




Et le peintre
Tout l’Œuvre roman 1968-2003


Frontispice et 75 dessins couleur et noir

PRÉSENTATION

« Catalogue raisonné, romancé, illustré, somme fantasmée de toute ma vie d’artiste, infra-œuvre ? En tout cas il aura fallu un peu plus de trente-cinq ans pour que ce livre s’écrive à mon insu.
Le dispositif adopté pour mes photos-peintures-objets-textes impose qu’à leur perception manque toujours quelque chose, soit que l’on ne vienne pas à bout d’une lecture qui n’entre pas dans les dispositions des spectateurs des expositions actuelles, soit que le feuilletage des catalogues ou des livres d’art ne comprenne que des reproductions conformes au seul statut tableau, peinture, installation, où le visuel prime, en cela conditionné par des mises en page qui préfèrent arbitrairement une surface d’image vide, simplifiée, grossie, peu chargée en informations pour se donner des airs de liberté.
D’une certaine manière, on peut dire que ces œuvres se refusent toujours au diktat de la vision rapide. Gageons que, consciemment ou non, elles se dissimulent également à mes propres yeux quand, pris par l’action sur le terrain (faire des photos, c’est se déplacer, prendre des contacts), puis distrait par leur fragmentation sur les murs d’expositions, je vis une dispersion dans le temps qui empêche la saisie globale.
Qu’après coup je cherche à ressaisir cette histoire, il n’y a là rien que de très logique, d’où ce désir de parcourir toute l’œuvre en prenant pour fil rouge les textes figurant à l’intérieur d’à peu près un millier de travaux, avec l’espoir, ce n’est pas exclu, d’y trouver l’image dans le tapis.
On peut s’étonner quand même qu’aux difficultés de perception déjà soulignées, j’en vienne encore à démembrer mes œuvres en n’en gardant que le texte. Ce serait oublier ce qui fut une des plus grandes tentations de l’art des années 1970, à savoir atteindre à la parfaite fluidité, à la transversalité par l’enjambement des disciplines, à l’adaptation en tout lieu et n’importe quelle circonstance de diffusion. On ne l’a pas compris, l’œuvre mercenaire, multimédia était là.
J’ai déjà adapté mes propres œuvres murales pour le livre, pour l’oralité et l’écoute radiophonique, pour la dynamique de l’image cinéma ! Cette malléabilité de l’œuvre que la forme murale n’arrête pas (même si elle l’origine), ce livre en donne un dernier (?) exemple. L’œuvre sous ses différents masques s’engendre. Elle incite à une étroite collaboration avec le maquettiste, à préférer aux reproductions d’œuvres, alignées comme des petites pierres tombales, des illustrations légères (et pas des dessins artistes) créées spécialement pour ce livre et susceptibles de nous enchanter à nouveau.
Parti d’un rassemblement chronologique des textes de la fin des années 1960 jusqu’à aujourd’hui, je ne l’ai finalement pas accepté. Au-delà des ruptures de ton, des changements de narrateur, des reprises de thèmes, des récurrences parfois à plusieurs années de distance, s’est dessinée une histoire, inaperçue jusque-là, en sept chapitres significatifs. De l’ancien corpus est apparue une nouvelle configuration à très forte charge romanesque, de l’autisme des premières expériences en terrain inconnu une fois sorti de l’atelier, « Le Peintre perdu » (première partie) à l’effusion artistique finale, « Le Peintre éperdu » (deuxième partie).
Ce livre appartiendrait idéalement à un projet de mise à plat de l’Œuvre, une trilogie comprenant deux livres supplémentaires : dans le second, toutes les photos utilisées au fil des années, dans le troisième, les vues de mes expositions – mais pour cela, il faut mourir sans doute. »

J. L. G.

© Éditions Galilée
Site édité avec le concours du Centre national du livre
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